Le Café et les Chrysanthèmes

Marie arrange des chrysanthèmes dans sa boutique de fleurs. C'est le 30 octobre, et beaucoup de clients viennent acheter des fleurs pour la Toussaint. En France, les gens visitent les cimetières le premier novembre pour honorer leurs proches décédés. Les chrysanthèmes sont les fleurs traditionnelles de cette fête.

La clochette de la porte sonne. Un homme âgé entre dans le magasin. Il porte un imperméable gris et tient un parapluie.

"Bonjour, Monsieur Dubois !" dit Marie avec un sourire chaleureux. "Vous venez pour vos chrysanthèmes habituels ?"

"Bonjour Marie. Oui, comme chaque année," répond-il doucement. "Trois pots de chrysanthèmes jaunes, s'il vous plaît. Ma femme adorait le jaune."

Marie prépare soigneusement les fleurs. Elle connaît Monsieur Dubois depuis dix ans. Il achète toujours les mêmes fleurs pour la tombe de son épouse.

"Voulez-vous un café ?" propose Marie. "J'ai installé une petite machine à café dans le coin. C'est gratuit pour mes clients fidèles."

Monsieur Dubois accepte avec plaisir. Pendant qu'il boit son café, une jeune femme entre. Elle regarde les chrysanthèmes avec hésitation.

"Excusez-moi," dit-elle timidement. "C'est ma première Toussaint en France. Je ne comprends pas bien cette tradition. Pourquoi des chrysanthèmes ?"

Marie sourit et explique : "Ces fleurs symbolisent l'éternité en France. Elles fleurissent en automne et résistent au froid. Nous les offrons pour montrer que nous n'oublions pas nos proches."

La jeune femme, qui s'appelle Sofia, vient d'Espagne. Elle écoute attentivement. "Dans mon pays, nous célébrons différemment. Mais j'aime cette tradition française. Je vais prendre des chrysanthèmes blancs pour ma grand-mère française."

Monsieur Dubois intervient gentiment : "Votre grand-mère serait touchée. Les blancs représentent la pureté et la paix."

L'après-midi continue. Marie accueille d'autres clients : une mère avec ses deux enfants qui choisissent des chrysanthèmes roses, un couple qui cherche des fleurs violettes, et même le boulanger du quartier.

Entre deux clients, Marie prépare des compositions florales. Elle mélange les chrysanthèmes avec du feuillage vert et des rubans dorés. Ses mains travaillent rapidement mais avec précision.

"Marie," dit le boulanger en prenant son café, "tu transformes une journée triste en moment de partage. Ce petit café, ces conversations... c'est important."

À dix-huit heures, Marie commence à fermer la boutique. Sofia revient avec une boîte de pâtisseries espagnoles.

"Pour vous remercier," dit-elle. "Vous m'avez aidée à comprendre cette belle tradition."

Marie accepte le cadeau avec émotion. Demain, le magasin sera fermé. Elle aussi ira au cimetière avec ses propres chrysanthèmes. Mais aujourd'hui, elle a créé un espace de chaleur humaine autour de ces fleurs d'automne.

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