La Leçon de Tricot

Chloé sonne à la porte d'un petit appartement dans le centre de Bordeaux. C'est un dimanche après-midi de décembre, et il fait gris dehors. Sa tante Françoise ouvre la porte avec un grand sourire.

« Chloé, ma chérie ! Entre vite, il fait froid ! »

L'appartement est chaleureux et sent bon la vanille. Il y a des plantes vertes partout et des photos de famille sur les murs. Tante Françoise a soixante-deux ans. Elle est professeure de français à la retraite et elle adore les travaux manuels.

« Alors, tu veux vraiment apprendre à tricoter ? » demande-t-elle en préparant du thé.

« Oui ! Je veux faire une écharpe pour maman pour Noël. Un cadeau fait main, c'est plus personnel, non ? »

Françoise sourit. « Absolument. Ta mère va adorer. Quand j'étais jeune, tout le monde tricotait. Maintenant, c'est presque un art perdu. »

Elles s'installent sur le canapé. Françoise sort une grande boîte remplie de pelotes de laine de toutes les couleurs : bleu marine, rouge bordeaux, vert forêt, jaune moutarde.

« Quelle couleur pour ta mère ? »

Chloé réfléchit. « Elle porte souvent du bleu. Le bleu marine, peut-être ? »

« Excellent choix. C'est élégant et classique. »

Françoise prend deux longues aiguilles en bois et montre les gestes de base à Chloé. D'abord, elle fait une démonstration lente.

« Tu vois ? On pique l'aiguille dans la maille, on enroule le fil, et on tire doucement. »

Chloé essaie. Ses mains sont maladroites au début. Le fil glisse, les mailles tombent. Elle recommence plusieurs fois.

« C'est difficile ! » dit-elle en riant.

« Patience, ma chérie. Le tricot, c'est comme la méditation. Il faut prendre son temps. »

Après une heure de pratique, Chloé commence à trouver son rythme. Les mailles sont encore irrégulières, mais elles tiennent. Elle est fière de ses progrès.

« Tante Françoise, comment tu as appris à tricoter ? »

« Ma grand-mère m'a appris quand j'avais huit ans. Pendant la guerre, les femmes tricotaient des vêtements pour les soldats. C'était une tradition importante. »

Dehors, la nuit tombe. Les lumières de la rue s'allument. Françoise allume une petite lampe et met de la musique douce.

« Tu sais », dit Chloé, « j'aime beaucoup ces moments avec toi. On ne se voit pas assez souvent. »

Françoise pose sa main sur celle de sa nièce. « C'est vrai. La vie passe vite. Mais maintenant, tu as une excuse pour revenir chaque dimanche jusqu'à Noël ! »

Chloé rit. « Tu as raison. Et après l'écharpe, tu m'apprends à faire un bonnet ? »

« Avec plaisir, ma chérie. Avec plaisir. »

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